
Ça y est! C’est le moment de l’année où on parle tous du fameux bilan. Moi qui n’a jamais aimé faire cet exercice, j’ose aborder le sujet malgré tout. Si vous saviez combien souvent j’ai repoussé, procrastiné et complètement ignoré le bilan. J’ai un peu honte d’avouer qu’en 11 ans d’entrepreneuriat, je n’ai commencé que l’an dernier… Voyez-vous pour moi, bilan rime avec chiffres. Et, comme vous devez le savoir si vous me suivez depuis un certain temps, je suis dyscalculique. Ce qui veut dire que les chiffres et moi ça ne fait pas bon ménage. Juste de vous l’écrire, je me crispe.
Je me suis quand même souvent demandé à côté de quoi je passais. L’idée de m’astreindre à de longue séance d’analyse et de calcul me foutait la trouille. Peur de voir combien je me suis endetté, peur de voir sur quoi j’ai trop investi, pas suffisamment. Peur de me faire dire que je ne fais pas comme il faut. Bref! De vieux restant de mon syndrome poste traumatique scolaire dont je n’arrive pas à me débarrasser.
Pourtant l’an dernier, je me suis donné comme défi de le faire. Parce que je voulais en avoir le cœur net. Pourquoi tout le monde capote sur le fameux bilan? C’est donc armé de mon courage et d’un nouveau petit cahier, que j’ai fouillé le web à la recherche d’un outil de travail « dys friendly ». À ma grande surprise, j’ai déniché un outil de travail qui me semblait parfaitement adapté à la fille qui déteste jouer avec les chiffres. On parlait d’énergie, de plaisir, d’instruction et de richesse, mais pas uniquement financière. La sorcière en moi s’est réjouie.
Ce qui en est ressorti m’a quand même un peu secoué. Pour la neuro-divergente que je suis, l’exercice fut hyper révélateur de mon manque d’organisation. Force fut de constater que je me perdais beaucoup trop souvent dans des idées, dans des projets et dans des convictions qui ne me servaient pas du tout.
J’ai constaté, à ma grande stupéfaction, l’incroyable quantité d’efforts et de temps que j’avais mis sur des projets qui n’ont jamais vu le jour, parce que je les ai abandonnés en cours de route, ou parce que je me suis tellement éparpillée que je ne les ai pas terminés. J’ai réussi à identifier ce qui me fait dérailler et qu’elles sont les pièges qui me guettent sur le chemin du succès.
C’est en faisant mon bilan que j’ai pu constater que, malgré le fait que je ne souhaitais pas parler de ma neuro-différence et que je croyais ne pas avoir envie de m’identifier à elle, hé bien! C’était là où je m’exprime le plus clairement, là où les gens réagissent le plus positivement, là où j’ai le plus de succès, là où je suis dans mon élément.
BOOOOM! J’ai vu noir sur blanc que plus j’essayais de fuir ma neurodivergence, plus elle me pourchassait. J’ai aussi constaté que les clients avec qui j’avais eu le plus de succès étaient aussi neurodivergents.
Si je n’avais pas fait ce fameux bilan de 2020, je n’aurais jamais réalisé combien je porte en moi une richesse inestimable de savoir et de compétences liés à la neurodiversité. Je n’aurais pas pu mettre en place des programmes et des outils destinés à faire reconnaître et à accompagner la minorité de neuros divergentes qui peine encore à se reconnaître elle-même (comme moi il y a encore si peu de temps).
Alors cette année, je ne bouderai pas le bilan. Voici en toi des étapes comment je m’y prends pour faire mon analyse annuelle, à la manière éclatée d’une neuro atypique typique.
Il vous faut un très grand carton, des crayons-feutres de couleur, des Post-its colorés et vos outils organisationnels habituels.
Première étape: ressortir de votre agenda et calendrier éditorial pour avoir une idée claire de ce que vous aviez comme engagement et quels ont été les actions marketing qui ont été les plus rentables.
Deuxième étape: analyser les récurrences dans les services rendus (pour moi, le coaching), ce qui revenait comme questions, situations, émotions, etc. Ces renseignements serviront pour vos prochaines actions marketing et aussi pour mieux comprendre ce qui à attiré le client à vous.
Troisième étape (celle que je préfère): mettre en couleur ce qui a un lien ensemble. De cette façon vous pouvez rapidement voir ce qui domine, ce qui est mort au feuilleton et combien de fois vous vous êtes égaré. Plus il y a de couleurs, moins vous aviez de focus, moins il y a de couleur, plus vous avez réussis canaliser vos forces vers des actions ciblées.
Ensuite il faut voir si ç’a été rentable financièrement, émotivement, professionnellement. Indiquez à l’aide d’un code de couleur de votre choix, ce qui a été émotivement amusant, instructif, riche en relations humaines, significatives, et évidemment payantes. Il ne faut pas négliger ce qui sera payant à court moyen et long terme. Cela représente des investissements dans toutes les catégories et il ne faut pas le négliger.
Parce qu’une bonne année, ce n’est pas simplement une question d’argent. C’est aussi celle qui à été la plus riche en connexions, en enseignements, en plaisir, en développement personnel, en appréciation de soi, en actions faites pour votre santé et votre bien-être.
Une bonne année, c’est une année où vous avez décidé de vous prioriser, de faire des actions qui agissent en harmonie avec toute votre personne, pas simplement votre porte-monnaie. Croyez-moi, quand l’harmonie est là, le porte-monnaie s’en porte très bien merci.
J’attaque mon bilan à la fin janvier. Je m’offre cette année, une retraite isolée dans un cadre bucolique, pour avoir le silence (si nécessaire à ma concentration) et le temps de mettre toute mon énergie sur la photo de 2021, qui me servira pour élaborer ma stratégie 2022. L’exercice de l’an dernier, ça m’a tellement bien servi, que je ne peux plus négliger cette étape. Je vous en parlerai à mon retour.
D’Ici là, je vous souhaite de la bienveillance et de la patience envers vous-même.
Nathalie xxx
P.S. N'allez surtout pas croire que je suis une personne hyper organisée. Au contraire, je suis exécrable en organisation, c'est pourquoi que je dois absolument avoir un système infaillible pour bien fonctionner. Je vous en parlerai dans un prochain blogue... A +
Comments