Les propriétaires d’équipes sportives ne rechignent jamais à mettre en place plusieurs accommodements pour favoriser le développement du plein potentiel de leurs joueurs talentueux. Ces sportifs, qu’on qualifie de virtuoses et de prodiges, sont entourés, écoutés, valorisés et respectés. On paye très cher ces athlètes surdoués. On accommode volontiers leurs diètes, leurs horaires, leurs états d’âme, on fait venir des spécialistes pour nourrir leurs talents et prendre soin de leurs moindres besoins. On fait tout pour leur permettre d’exercer dans les meilleures conditions. On les qualifie de joueurs « AAA ».
Il existe aussi dans le monde des affaires, des joueurs « AAA », ce sont les personnes ayant un haut potentiel intellectuel*. Mais on ne les voit pas. Pourquoi? Parce que les personnes ayant un HPI ne reçoivent pas les mêmes traitements que leurs camarades sportifs?
Dès l’enfance, quand le petit HP teste sa douance, il devient intimidant. Le sportif sera qualifié de prodige ». Le HPI est « chiant ». Ses questions nous embêtent, sa soif de connaissance insatiable nous ennuie, son hypersensibilité nous laisse perplexes, on s’inquiète de son manque d’intérêt pour les sports, on le trouve introverti, souvent on lui demande de mettre son potentiel au service des autres malgré son inconfort à entrer en contact avec des étrangers. Il est souvent victime d’intimidation, il se créera alors un « faux-self » qui lui permet d’être accepté et de ne pas sombrer dans la dépression. Le sportif est mis en valeur, on vante ses exploits, on l’encourage à poser plus de questions, on s’extasie de l’étendue de sa connaissance pour les sports. Il est la vedette de l’école, on lui accorde presque tous les passe-droits et (dans le meilleur des mondes) on le protège des étrangers.
Au Canada comme en Europe, contrairement aux pays asiatiques, il est mal vu de dire ouvertement qu’on est doué intellectuellement. On qualifie de «tête enflée » la personne qui a un QI au-dessus de la moyenne et qui le dit. Les parents, qui parlent du HPI de leur enfant, sont souvent qualifiés de prétentieux par leur entourage. Ils choisissent donc de ne pas en parler publiquement, ce qui contribue au sentiment de honte de l’enfant, qui conclut que c’est mal d’être différent.
Il choisit donc de ne pas faire état de nos compétences et on diminue souvent nos attentes envers nous-mêmes, ce qui mène presque toujours à une dépression. Pour éviter l’intimidation, l’enfant comme l’adulte HPI choisit souvent d’endosser un « faux-self » pour être accepté de ses pairs. Entretenir un faux-self » est excessivement énergivore et mène fréquemment au « burnout ».
Comment faire alors pour que tous les joueurs « AAA » de vos équipes puissent se sentir à l’aise d’être eux-mêmes et aient accès à leur plein potentiel?
En ayant une culture d’entreprise qui valorise le bien-être de tous les employés (neuro-divergent et neurotypiques également) qui encourage la diversité et l’inclusion ouvertement et qui fait des gestes concrets en ce sens.
Mettre en place des conditions favorables à l’éclosion du plein potentiel des HPI est extrêmement rentable pour une entreprise. Celles qui supportent le bien-être au travail de leurs employés ont vu une augmentation de leurs productivités pouvant aller jusqu’à 89 %. Dans l’ensemble, les employés font de meilleurs choix santé, dorment mieux, ont un niveau de concentration supérieur, bougent plus, s’absentent moins que les employés travaillant pour des entreprises qui ne favorisent pas le bien-être au travail.
Un autre effet secondaire intéressant d’un virage inclusif est que l’indice de bonheur au travail augmente, les employés deviennent des porte-parole naturels de l’entreprise ce qui favorise le rayonnement de votre marque employeur ce qui attire de plus en plus de joueurs « AAA » à vouloir faire partie de votre entreprise.
Quand toute l’équipe accepte votre haut potentiel, qu’elle vous encourage à l’utiliser et se mobilise autour de vous pour mettre en place des stratégies qui vous permettront d’y accéder, vous vous sentez libre d’être vous-même et vous acceptez les autres comme ils sont. Et voilà que l’inclusion s’installe tout naturellement.
Un joueur « AAA » se cache peut-être dans votre entreprise. Avez-vous les moyens de vous passer de son talent? Si vous n’agissez pas maintenant, vous pourriez bien le perdre au profit de vos compétiteurs.
Qu’est-ce que vous attendez pour instaurer un politique de bien être au travail inclusive?
* L’acronyme HPI ou THPI est souvent utilisé et fait important, ils ne sont pas tous autistes, il y a aussi des HPI qui sont TDAH, Tourette, dyslexiques. Ils sont tous neuro-divergents.
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