La pandémie, malgré bien des malheurs, a quand même fait du bien à beaucoup de monde. Nous sommes tous sursollicités. Nos yeux, nos oreilles, notre nez, notre peau sont constamment bombardés d’information. Le confinement a été une révélation pour plusieurs personnes.
L’humain contemporain n’a que très peu de moments de repos sensoriel complet. Le 23 mars 2020, le Québec à comprit ce que sursollicitation voulait dire. Cette sursollicitation nous fatiguait plus que nous l’avions cru. La pandémie et le confinement ont rendu le monde plus doux pour plusieurs personnes. Aujourd'hui elles refusent de revenir en arrière. Je vous explique pourquoi.
Avant la pandémie, il n’était pas rare d’avoir le sentiment d’être complètement vidé. On fonctionnait sur le pilot automatique plus souvent qu'autrement.
Le double emploi, de rester concentrer à la tache et classer mentalement tous les stimulus sensoriels inutiles, multipliait l'énergie que nous devions déployer pour effectuer faire nos journées.
On croyait que l’humain moyen arrivait à gérer toute cette sollicitation sensorielle sans trop de problèmes. Après tout on avait les vacances pour remédier à ça. Pour l’humain neurodifférent, c’est: différent. 😅
Une personne qui vit avec un trouble déficitaire de l’attention, un trouble dys, un trouble du spectre de l’autisme capte 35 fois plus de sollicitation sensorielle secondes qu’une personne neurotypique. Pour eux, les vacances ne règlent pas ça.
Si vous avez été cet enfant qui ne tolérait pas les coutures de ses chaussettes, qui craignait littéralement l’aspirateur, qui fuyait les gens parfumés, qui avait un dédain intense pour certains aliments, qui était distraits par toutes les petites bestioles qui flottent dans le rayon de soleil et avec qui il est impossible d’avoir une conversation linéaire, celui qui avait d’innombrables exigences à respecter, sans quoi la crise d’anxiété du siècle était à prévoir.
Vous êtes probablement neuroatypique. Il se peut que vous ayez passé votre vie à l'ignorer. Mais après cette période de confinement, il vous est impossible de nier que vous êtes particulièrement incompatible avec les environnements de travail prépandémie.
Vous ne saviez pas expliquer ce que vous ressentiez, vous n’aviez pas les mots pour dire comment l’avalanche de stimulus vous agressait. Vous ne saviez pas que les autres ne ressentaient pas la vie comme vous. Pour survivre, vous avez développé des moyens de «protections » . Pourtant, tout le monde, ainsi que vous-même, convenait que vous étiez une personne un peu spécial. Aujourd'hui vous savez que vous l'êtes, vous n'avez plus de doute.
Personne ne sait (peut-être même pas vous), l’incroyable dépense d’énergie que demande le maintien de vos mécanismes de protection. Vous ne remarquez même plus ce qui vous agresse, vos mécanismes sont hyper efficaces. Pourtant, cette constante surveillance de vos mécanismes est extrêmement taxant.
Vous ne compreniez pas pourquoi tout vous dérangeait autant, pourquoi vous n’arriviez pas à rester concentré sur de longues périodes comme vos collègues, pourquoi certains bruits, odeurs, tissus, éclairage, etc. vous agressaient tellement. Une certaine honte vous a peut-être habité. Elle vous habite peut-être encore. Vous vous croyiez anormal, incompétent, imbécile, asocial, incapable.
Incapable, vous l’êtes. Incapable de faire abstraction de la sursimulation constante qui vous agressait et brouillait votre esprit. Vous n’êtes pas comme la majorité, vous ne le serez jamais. Mais attention, vous n’êtes pas anormal. Vous êtes simplement construit différemment.
Si la pandémie ne vous avait contraint au repli, vous ne l'auriez peut-être jamais su. Vous auriez passé votre vie à croire que vous aviez gagné la loterie des perdants. Vous ne sauriez pas qu’il y a des gens qui sont comme vous. Vous ne sauriez pas qu’il est possible de réduire les agressions sensorielles. Vous ne sauriez pas non plus que vous n’êtes pas une cause perdue. Parce que maintenant, vous n'êtes pas la seule personne à ne pas pouvoir envisager un retour à la vie d'avant.
Pour que les neurodivergents qui s’ignorent sachent qu’il y a de l’espoir et de l’aide, il faut en parler, il faut être capable de comprendre les signes, décoder les non-dits et savoir aborder le sujet avec patience, empathie et délicatesse.
Parlons de neurodivergence et des moyens d’être neuroinclusif dans la bienveillance, le respect et la collaboration.
Parlons-en ensemble.
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Je t'y attends,
Nathalie xx
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